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 et si on parlait de l'usine du Salin ?

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MessageSujet: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyMar 2 Juin - 12:07

Peux-être un post sur un sujet d'un lieu qui n'a jamais été abordé, l'usine qui se trouvait juste avant le pont du salin, 'ets Laurent' dans les dernières années de son existence; il me semble que cette usine à cesser de fonctionner dans les années90 .

Si EFGE pouvait nous éclairer à ce sujet et sur l'histoire/ effectif / dates clés, cela serait sympathique cheers study I love you

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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyMer 3 Juin - 18:35

L'usine du Salin fut à l'origine un moulinage de soie naturelle, Dornas en compta jusqu'à huit. Ce fut en effet la dernière en activité (jusqu'en 1993 ?) car la seule à avoir pris le virage de la soie dite "artificielle" appelée "rayonne", d'abord à base de fibres végétales: cellulose ; puis par procédé chimique sur la pulpe de bois: viscose.
L'arrêt de l'activité étant relativement récent, des personnes parcourant ce forum ont pu travailler dans cette usine et leur témoignage aurait grand intérêt d'informations...
l'appel est lancé, alors  ..... ??!

"L'aventure industrielle" des moulinages de soie naturelle est la plus importante que Dornas ait connue et la décrire prendrait beaucoup de place (et de temps).
Un résumé succinct est possible mais demande donc un peu de temps.
à suivre...
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bRuNo
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyMer 3 Juin - 20:20

merci à toi de ces précisions très intéressantes !

oui l'appel est lancé : si quelqu'un peut apporter son témoignage cela serait vraiment bien . . . Exclamation

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Bernard
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyMer 3 Juin - 20:47

Je me souviens,si ma mémoire ne me trahi pas,que ma tante me racontait que cette usine employait beaucoup de personnel féminin.
Comme ces jeunes femmes venaient de "loin",elles ne pouvaient pas rentrer chez elles chaque soir.Elles étaient donc hébergées par l,employeur,et sous sa responsabilité.Il y régnait par conséquent une discipline rigoureuse.
La seule fantaisie autorisée consistait pour ces ouvrieres à s,assoir ,la journée terminée,sur la murette longeant la route,et "cancaner" à qui mieux mieux.J,imagine qu',il devait y avoir aussi quelques "matoux"en maraude.....
...souvenirs loitains.....
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyDim 7 Juin - 13:58

L'aspect social et humain n'est pas le moindre lorsqu'on aborde l'histoire des moulinages. La main d'oeuvre est essentiellement féminine: jeunes filles, celles trop éloignées pour s'en aller chaque soir restent la semaine aux moulinages qui sont pourvus en dortoirs, cuisines...etc. L'ordre et la discipline nécessaires sont assurés par le moulinier (on pourrait y ajouter la moralité). Les conditions de vie y sont rudes, la journée de travail est longue (12h et plus) et pénible: debout dans le bruit la chaleur et l'humidité. Les conditions d'hygiène et de salubrité des dortoirs sont précaires, la qualité et la quantité de la nourriture laissent forcément à désirer (il faut apporter sa nourriture pour la semaine). Il est vrai que les conditions de vie sont rudes pour tout le monde même en dehors des moulinages. Au fil du temps des améliorations seront apportées. Les bavardages et certainement éclats de rire sont bien les seules fantaisies qu'elles puissent y trouver.
...souvenirs lointains... de nos grand-mères, qui aimaient les évoquer entre elles, leur jeunesse.

Une statistique de 1860 nous informe de la situation en personnel des moulinages de Dornas qui en compte alors six: 2 au Salin, 2 au Château, 1 au Gd-Dornas et 1 à Noirols ; La Chèze et le moulinage qu'on appelle "chez Bourg" n'existent pas encore:

Nombre d'hommes = 17   femmes = 178   enfants (8 à 12 ans): garçons = 20  filles = 59   soit un total de 274 auquel il faut ajouter les mouliniers. La population totale de la commune est alors de 1135 habitants en 1861.
Source: Archives départementales de l'Ardèche.

à suivre pour les moulinages du Salin (je manque de temps en ce moment).
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyDim 7 Juin - 18:22

Merci beaucoup pour avoir pris le temps de renseigner ce passionnant sujet Efge, vraiment intéressant ! hâte de connaitre la suite I love you I love you

et merci aussi Bernard d'avoir puiser dans ta mémoire, je vois parfaitement où devaient se tenir les ouvrières du moulinage et j'y penserais maintenant à chacune de mes promenades dans ce coin Smile sunny

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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyVen 12 Juin - 17:19

Le moulinage est créé par Louis Gaillard né à Albon/Marcols vers 1792. En 1822 il est cité moulinier demeurant à Dornas (acte de naissance de sa fille) ainsi que son frère cadet Casimir, ils travaillent vraisemblablement au Château. En 1838 Louis fait l'acquisition de plusieurs parcelles au Salin (alors appelé "Les Prozes"), sur le premier cadastre parcellaire de 1840 (dit napoléonien) un bâtiment désigné "fabrique" apparaît sous son nom, pour le situer il est très proche des bâtiments futurs qu'on appelle "Le Moulin".
Cependant Louis Gaillard a de fortes créances inscrites à son débit et sa faillite est prononcée le 8 avril 1843 par le tribunal d'Annonay.  
Il semble toutefois poursuivre sa carrière de moulinier avec son frère au château. Ils auront descendance et vivront à Dornas jusqu'à leur décès en 1863 pour Louis et 1890 pour Casimir.
A la requête des syndics de la faillite, le tribunal de Tournon prononce le 24 avril 1843 l'adjudication des biens de Louis Gaillard à Mr Vincent Bouchon pour la somme de 14005 frs.
Vincent Bouchon est né le 3 mars 1808 à Mercuer, il est cité moulinier à Burzet en 1843. Il semble bien s'installer à Dornas, il se marie le 22 août 1849 à St Agrève. En 1850 il crée une association ouvrière qui lui permet d'obtenir un prêt d'état de 25000 frs. La garantie hypothécaire de ce prêt nous renseigne sur la situation d'ensemble du moulinage du Salin à cette date:
" sur 92 ares de terrain en jardin, pré, châtaigneraie et terre labourable et consistant en: un bâtiment à usage de fabrique de 32 m de longueur sur 10m de largeur et 15 m de hauteur, mue par une chute d'eau de la force de 8 chevaux. Une maison attenant à la fabrique bâtie en pierres et chaux et couverte en tuiles servant d'écurie. Une autre maison à dix mètres de la fabrique du côté du midi... ayant superficie de 12 m2 et hauteur de 8 m servant de boutique et entrepôt d'outils. Un autre bâtiment à usage de filature (la seule signalée à Dornas pour moi jusqu'à présent) comportant une longueur de 16 m sur 6 m et construite en pierres et chaux et couverte en tuiles.
Ensemble toutes les machines, ustensiles et matériels industriels servant à l'exploitation de cette usine..."  

à suivre... les événements futurs ne facilitent pas mon récit !!
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptySam 13 Juin - 12:41

vraiment passionnant !!! on a tous hâte de lire la suite!

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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptySam 13 Juin - 22:40

C’est dès juillet 1848 que Vincent Bouchon fut candidat pour la création d’une association patron-ouvriers et l’obtention du prêt qui était alors accordé pour l’encouragement de ce type d’association par le ministère de l’agriculture et du commerce ; il devait en retour rendre compte de son activité et du fonctionnement de l'association et était soumis à un contrôle par une autorité extérieure sous peine de remboursement intégral et immédiat du prêt.
Les débuts furent difficiles pour rembourser et rendre des comptes, le vérificateur désigné était alors Mr Saléon maire du Cheylard qui en 1851 se montra très indulgent sur les manquements en faisant ressortir l’intérêt « des services immenses à la population pauvre de la commune de Dornas et des autres communes voisines où le sol est ingrat et d’un produit insuffisant ».
Dans son rapport au ministre le préfet tout en soulignant ces « aspects bienfaiteurs pour la population » se montra strict quant au suivi réglementaire prévu. Un nouveau vérificateur fut alors désigné et dans son rapport de juillet 1852 il indique «que le sieur Bouchon a simulé cette association afin d’obtenir une subvention qui lui permit de rétablir ses affaires sérieusement compromises par la révolution de février » (il s’agit de la révolution de février 1848 qui aboutira à la chute et la fuite du roi Louis-Philippe, la proclamation de la seconde république et le 10 décembre l’élection comme président de Louis Napoléon Bonaparte, futur empereur Napoléon III. Cette année 1848 fut très mouvementée, en juin une insurrection ouvrière est sanglante : 1000 morts parmi les forces de l’ordre, 4000 chez les insurgés, 15 à 20000 arrestations, 1500 personnes fusillées sans jugement. Dans ces conditions on comprend la volonté d’associer patrons et ouvriers ainsi que les difficultés économiques).
Le rapport précise aussi : « il faut reconnaître que cet industriel a fait preuve d’une constance remarquable et d’une rare énergie en surmontant les difficultés nombreuses qu’a rencontré la création dans une contrée dépourvue de ressources et de voies de communications, d’un établissement qui procure des moyens d’existence à un grand nombre de familles ». On peut rappeler qu’il n’existe pas de route et que les transports se font par chemins à dos de mulets.
Le remboursement anticipé du prêt ne fut pas demandé et la situation sans problème jusqu’en septembre 1861.
Une nouvelle lettre du préfet au ministre l’informa alors de la disparition de l’association ouvrière « une partie de l’usine ayant été louée à Mr Vacher moulinier et l’autre partie qui est en voie de réparations cédée en location à un industriel d’Aubenas » il s’agit en fait de la suppression de la filature et de la construction d’un second moulinage.
Le ministre prononça alors la révocation du prêt tout en laissant « à mon collègue ministre des finances d’apprécier et de prescrire les mesures à prendre ». Il semble bien que les remboursements se poursuivirent jusqu’à terme comme l’avait suggéré le vérificateur dans son rapport, afin encore une fois d’éviter une fermeture et ses conséquences.
L’exploitation se poursuit avec désormais deux moulinages en location, ce qui marque le début de fréquents changements de mouliniers qui ne sont jamais « dornassous ».
Mr Mme Bouchon eurent une fille: Marie Anastasie née à Dornas le 20 mai 1851.
Vincent Bouchon fut élu municipal en 1852 et adjoint lors du mandat de maire du notaire Jules Antoine Arnaud 1862-1865.
En 1849 il publia "Considérations sur l'industrie nouvelle, dite ouvraison, dans le département de l'Ardèche. Impr. de Benard à Paris". Malgré mes recherches je n'ai hélas pas réussi à retrouver le contenu de cette publication. L'ouvraison désigne principalement l'opération qui consiste à tordre ou mouliner les fils de soie, mais ce n'est pas la seule, on parle de soie ouvrée.

L'aventure continue...à suivre
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyJeu 18 Juin - 10:16

Le dénombrement décennal de l’industrie manufacturière de l’année 1860 indique le nombre de personnes employées au Salin :
la filature emploie 1 homme et 10 femmes.
le moulinage Vincent Bouchon et Cie : 5 hommes, 36 femmes, 12 enfants garçons et 22 enfants filles.
le moulinage Auguste Vacher (fermier) : 4 hommes, 42 femmes, 2 enfants garçons et 28 enfants filles.
Dans l’association ouvrière « Vincent Bouchon et Compagnie », Vincent Bouchon est cité « gérant propriétaire de deux fabriques pour le filage et le dévidage de la soie dite doupion » et ces établissements « pour ouvraison de soie doupion pour rondelette et soie grège pour organsin » ; ce qui mérite quelques explications :
La filature était donc particulière : spécialisée dans le dévidage des doupions. Le doupion étant un cocon de ver à soie contenant deux chrysalides, il arrivait en effet assez fréquemment (4 à 10%) dans les élevages intensifs (magnaneries) que deux vers étant très rapprochés tissent un cocon d’un volume plus important où ils se retrouvent enfermés tous les deux. Si le fil du cocon d’un seul ver est simple et rapide à dévider, les fils des doupions étant beaucoup plus emmêlés demandent un matériel spécifique de dévidage et une température plus élevée pour ramollir le grès (sorte de colle sécrétée par le ver pour solidariser les fils entres eux). Le fil obtenu est plus grossier et de diamètre irrégulier. Dans la suite logique le moulinage concernait « l’ouvraison de soie doupion pour rondelette » ; la rondelette étant obtenue en tordant fortement deux fils doupion assemblés sur doubleur, elle était utilisée dans la passementerie et la fabrication de boutons. La ville de St Etienne était alors la capitale de la passementerie, bonneterie, rubans…etc.
A noter que ces fils sont aussi tissés et du fait de leur irrégularité donnent une étoffe irisée aux reflets changeants et d’un aspect moins régulier comme si tissés à la main.
« Soie grège pour organsin » : la grège est le fil brut obtenu après dévidage des cocons, le grès n’étant pas enlevé il conserve un coloris naturel au tissus. L’organsin est un fil qui résulte de plusieurs opérations de moulinage, le fil subissant d’abord une torsion droite-gauche, puis deux fils (ou plus) assemblés subissent une torsion inverse gauche-droite. Au tissage l’organsin s’utilise pour la chaîne : fils verticaux de l’étoffe ; les fils horizontaux étant la trame qui était aussi produite dans les moulinages de Dornas (la torsion étant beaucoup plus légère).
La capitale du tissage de soie étant bien sur Lyon et ses célèbres « Canuts ».
On entre là dans un monde très technique de savoir-faire, de gestes sans cesse répétés, d’adaptation, d’évolution, d’innovation.
La disparition de la filature Bouchon s’explique peut-être en raison de la terrible maladie « la pébrine » qui décima les magnaneries du Vivarais (et autres) à partir de 1850 ; même si elle fut maîtrisée ces élevages ne retrouvèrent pas leur importance d’avant. L’importation de cocons et de soie, notamment du Japon, était lancée et les tarifs très concurrentiels, l’ouverture du canal de Suez (fin 1869) favorisa encore ces importations.
Mais revenons à l’historique du Salin : le 11 juillet 1870 la fille de Mr Mme Bouchon, Marie Anastasie épouse Charles Louis Auguste Toussaint Martin, fils de Louis Martin banquier au Cheylard et propriétaire des moulinages du Gd-Dornas et de Noirols.
A suivre…
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyLun 22 Juin - 11:11

Bonjour Efgé
pardonne mon ignorance,mais j'aimerais bien savoir en quoi consistait"l'association ouvrière Vincent Bouchon et compagnie".
Il y a fort longtemps ma tante m'en avait touché deux mots mais c’était très confus.Elle avait l'air de dire que son père(peut être) aurait participé a l’élaboration de cette assoc.

Élucubration ou réalité?

Était ce un genre de mutuelle?
Si tu pouvais apporter de l'eau a mon moulin, j'en serais très heureux.
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyLun 22 Juin - 21:44

Bonjour Bernard,
Il ne s'agit bien sur pas d'une mutuelle complémentaire de santé ou d'assurance comme on l'entend aujourd'hui.


et si on parlait de l'usine du Salin ? Dzocre10

Ce qu'on peut lire de la constitution de cette association:
"Art.1  Il est formé une société entre Mr Vincent Bouchon d'une part, et les personnes qui sont ou seront employées au dit établissement soit en qualité de commis, soit en qualité d'ouvriers ou ouvrières d'autre part.
Art.2  La société sera en nom collectif à l'égard de Mr Vincent Bouchon. Les autres sociétaires porteront le titre d'intéressés et prendront part aux bénéfices qui seront déterminés ci-après et au prorata du total des salaires et des prix de façon touché par chacun d'eux.
Art.3  La société aura pour objet la suite des affaires de Mr Vincent Bouchon, l'achat des matières premières, l'ouvraison et la vente des soies grèges pour organsin, enfin tous les perfectionnements possibles dans cette industrie."
Acte passé en l'étude de maître Ferrand notaire au Cheylard le 9 septembre 1849; témoins Mr Henri Manson ferblantier et Mr Joseph Rochette chapelier, tous deux au Cheylard.
Sont cités au conseil de surveillance la première année: Jacques Ranc, Jacques Chambonnet, Pierre Bourret, Faure ouvrier moulinier, Philibert ouvrier à l'établissement; tous de Dornas.(Je n'ai pas fait de recherches de généalogie sur ces personnes).  
Le 18 mai 1850 une modification est apportée et précise que la société est en nom collectif à l'égard des sieurs Vincent Bouchon, Jacques Chambonnet et Louis Philibert,
Dans l'esprit de la loi, cette association permet à Vincent Bouchon d'obtenir un prêt de 25000 frs à 3% sur vingt ans, qui lui permettra de redresser ses affaires, car il semble bien que cette association n'ai jamais fonctionné (et les ouvriers et ouvrières jamais touché un sou !) comme l'indique le vérificateur dans son rapport du 3 juillet 1852: "Les statuts de l'association n'ont pas été respectés, les individus qui avaient promis au sieur Bouchon de s'associer se sont retirés les uns après les autres; l'association s'est dès lors dissoute avant d'avoir fonctionné et l'Etat pourrait exiger le remboursement intégral de sa créance." Comme déjà dit en raison des services que les emplois du moulinage apportent à la population de Dornas et des environs, le remboursement intégral ne sera pas demandé pour éviter la fermeture de la fabrique.
Voilà en résumé ce que je sais de cette association, qu'au final on pourrait qualifier de fictive mais salutaire pour le maintien des emplois.

La suite de l'historique du Salin dans un prochain numéro !! ça devient un feuilleton !
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyMar 23 Juin - 7:58

En résumé si je comprends bien,ce qui aurait dû être au départ un genre de prime d'intéressement pour les ouvriers et ouvrières,c'est transformé en détournement d'argent public.
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyMar 23 Juin - 9:46

En effet l'intéressement envers les ouvriers ne semble pas avoir fonctionné, la création de cette association fut pour Vincent Bouchon uniquement le moyen d'obtenir le prêt d'encouragement de 25000 frs accordé dans le cadre de cette loi.
On peut d'ailleurs se poser la question de la volonté réelle du respect de cet intéressement dès le départ ? peut-être même en entente avec les quelques noms d'ouvriers cités ?
Rappelons qu'il y a très peu d'hommes et que les employés sont des jeunes filles et des enfants.
Mais ce ne sont que des suppositions.
Je ne pense pas qu'on puisse parler de détournement de fonds publics, car il s'agit d'un prêt à 3% sur 20 ans (pas de subventions) et que pour sa garantie Vincent Bouchon a hypothéqué l'ensemble des usines et terrains du quartier du Salin estimés alors à 25494 frs. Les échéances sont d'ailleurs régulièrement acquittées jusqu'en 1862, le ministre du commerce remettant alors le contrôle des échéances suivantes au ministre des finances. On peut faire confiance aux agents du Trésor pour recouvrer les sommes restant dues jusqu'au terme du prêt, mais je n'ai pas retrouvé de documents fiscaux à ce sujet. Les moulinages ont continué à tourner en étant affermés comme on le verra dans la suite du récit.
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyMar 23 Juin - 17:30

ce qui m'a fait parler de détournement c'est cette phrase dans un post précédent:

" l'Etat pourrait exiger le remboursement intégral de sa créance." Comme déjà dit en raison des services que les emplois du moulinage apportent à la population de Dornas et des environs, le remboursement intégral ne sera pas demandé pour éviter la fermeture de la fabrique".

En fait ce monsieur Vincent Bouchon a profité de la générosité de l'etat.
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyMar 23 Juin - 21:44

Tu résumes bien là la situation.
Il est toutefois important de bien considérer les conditions de l’époque : à la suite de la révolution de février 1848 la situation économique et financière est catastrophique, les banques sont en faillite les gens se ruent au guichet pour retirer leur épargne et échanger les billets contre de l'or. L'industrie textile est particulièrement touchée, il est impossible de se financer.
Il est alors bien difficile de porter un jugement sur le comportement de Vincent Bouchon dans ce contexte, ce prêt semble être la bouée de sauvetage pour continuer son activité (en janvier 1851 il achète pour 15041 frs de cocons).
En 1852 le rapport du vérificateur (inspecteur de l’enregistrement et des domaines qui en a certainement vu d’autres) est en ce sens plein de clairvoyance :  Vincent Bouchon n’a jamais eu l’intention de respecter les clauses de l’association ouvrière (intéressement des ouvriers) qu’il a créé uniquement pour obtenir le prêt, mais cela a permis à son moulinage de continuer à fonctionner et de maintenir les emplois dans des conditions extrêmement difficiles, ce qui au final semble bien convenir aux autorités de l’Etat.


Pour revenir à l’historique du Salin : le 11 juillet 1870 la fille de Mr Mme Bouchon, Marie Anastasie épouse Charles Louis Auguste Toussaint Martin, fils de Louis Martin de son vivant banquier au Cheylard et propriétaire des moulinages du Gd-Dornas et de Noirols.
Louis Martin (père) est cité négociant corroyeur et banquier au Cheylard (son épouse Marie Justine Victoire est également née Martin), il est décédé le 14 janvier 1865. Leur fils Charles Louis Auguste Toussaint (dont le prénom d’usage est aussi Louis) est le second de leurs cinq enfants, il est né le 1er novembre 1848 ; lors de son mariage avec Marie Anastasie Bouchon (née le 20 mai 1851), leur contrat de mariage rédigé le 11 juillet 1870 devant Jean Antoine Arnaud notaire à Dornas, mentionne la donation par Vincent Bouchon des deux moulinages du Salin.
Sont témoins Joseph Arthur Henri Soulier Lafayolle juge de paix et Paul Emile Sauzet avocat, du Cheylard.
On remarque la signature alors très hésitante de Vincent Bouchon, signe d’un mauvais état de santé ? toujours est-il qu’il décède à Montpellier le 29 mai 1871, selon son acte de décès il est alors domicilié avec son épouse à Annonay.
La famille Martin possède alors quatre moulinages : Noirols et le Gd-Dornas qui appartiennent à Mme veuve Martin Marie Justine,  et les deux du Salin à son fils Louis Martin et son épouse Marie Anastasie née Bouchon.
Louis Martin semble diriger seul les moulinages du Salin avec peut-être un contremaître (Emile Giffon natif du Cheylard et âgé de 30 ans étant cité au recensement de 1872).
Ils ont une fille : Marie Louise Victorine Berthe née à Dornas le 19 septembre 1873.
Mais Louis Martin décède jeune, le 26 septembre 1874 à 25 ans.
Son épouse et la mère de celle-ci (veuve Bouchon) vont alors affermer les moulinages, comme le sont aussi ceux de Noirols et du Gd-Dornas. Vont alors se succéder bon nombre de mouliniers fermiers et contremaîtres (il n’est pas toujours faciles de les distinguer), on ne trouvera pas de dornassois.
En 1885 et selon la matrice cadastrale Mme veuve Martin Marie Justine (belle-mère de Marie Anastasie Martin Bouchon) est propriétaire de l’ensemble du Salin.
Les affermages se poursuivent jusqu’en 1894 bien que Mme Martin Marie Justine soit décédée au Cheylard le 17 janvier 1885.
A la requête de Louis René Paul Martin, le plus jeune des cinq enfants Martin, les trois moulinages (Salin, Noirols, Gd-Dornas) sont mis en vente au tribunal civil de Tournon par la voie de la licitation judiciaire le 5 juin 1894 (vente aux enchères de biens en indivision successorale). L’annonce légale est publiée dans « L’Alliance républicaine journal de Tournon » du 12 mai 1894 ; le descriptif des trois lots nous renseigne sur la situation matérielle de ces moulinages.
à voir dans un prochain post...
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyVen 26 Juin - 21:46

Le premier lot d’une mise à prix de 20000 frs représente les usines du Salin qui comprennent trois corps de bâtiments distincts, avec cours, jardins, oseraies, canaux ainsi que pré, oseraie et châtaigneraie situés en face rive gauche de la Dorne, pour une contenance totale de 84 ares 18 centiares.
Le principal corps de bâtiment appelé la fabrique haute comprend au RdC un moulinage à soie se composant de 300 tavelles, 240 broches pour doublage ou purgeoir, 3 filages, 3 torses  (des précisions en fin d’article sur ces matériels).
Au 1er étage un autre moulinage pour trames, 200 tavelles, 160 broches pour doublage, un torse à roquettes, un flotteur.
Le tout mis en mouvement par une roue de pêche actionnée par les eaux d’un canal dérivé de la Dorne.
Le second corps de bâtiment appelé la fabrique basse comprend au RdC également un moulinage à soie de 300 tavelles, 234 broches pour doublage ou purgeoir, le tout mu par une seconde roue de pêche alimentée par les eaux du canal de fuite de la fabrique haute. Le 1er étage et les combles servent de logement au locataire et aux ouvrières et de magasin ou entrepôt.
Le troisième corps de bâtiment est affecté exclusivement au service des ouvrières, il comprend la cuisine, dépenses, entrepôt et dortoir.
Ces usines sont en bon état de marche et sont affermées pour neuf ans à 3400 frs par an.
Quelques précisions :
Les moulinages reçoivent la soie en provenance d’Aubenas sous forme d’écheveaux appelés « flottes » (jusqu’en 1870 par le chemin muletier descendant par la Grande Eglise, puis par la route passant par Sardiges).
Ces flottes sont disposées sur des «  tavelles » : sortes de roues hexagonales et extensibles, d’un diamètre d’environ 50 cms, de façon à dévider le fil et l’enrouler sur des bobines appelées « roquets » pour pouvoir ensuite le travailler. La machine où l’on dispose les tavelles pour passage du fil aux roquets est une banque. L’importance d’un moulinage était donnée à cette époque par son nombre de tavelles.  
Broches :
pour doublage: supports sur lesquels sont mis des roquets dont les fils sont assemblés par deux (ou plus) avant de subir la torsion.
pour purgeoir : concerne la filature (qui existât au Salin), pince garnie de drap où le fil en frottant dépose le duvet qu’il contient.
Filage et torse:  le filage est la 1ere torsion d’un fil simple de g à d (dit en Z) à 600 tours au mètre ; torse est la seconde torsion du fil après doublage de d à g (dit en S) à 450 tours. On obtient alors l’organsin qui constitue le fil de chaîne pour le tissage.
Trame : légère torsion du fil qui au tissage circulera perpendiculairement entre les fils de chaîne (qui sont fixes) en aller-retour avec une « navette » pour donner naissance au tissus.
Flotteur : appareil permettant de remettre en flottes (écheveaux) la soie après les opérations de moulinage.
Tout ceci est un peu technique et peut-être ennuyeux mais utile à la compréhension.
Revenons donc à l’historique et à la vente aux enchères ; le 5 juin 1894 l’adjudication est faite pour 24200 frs à Mr Molle négociant en soieries à Villeneuve de Berg (qui est l’époux de Pauline Martin, une des cinq enfants Martin).
Mais le moulinage ne restera pas dans la famille Martin, car le 13 juin 1894 Mr Emile Roche huissier de justice à Aubenas surenchérit d’un sixième le prix des immeubles ; entraînant une nouvelle vente avec prix de départ à 28233 frs le 24 juillet et au final devient le nouveau propriétaire.
A noter que lors des même ventes Mr Pierre Maurel (Morel) devient propriétaire au Gd-Dornas et que le moulinage par descendance est toujours dans la même famille aujourd’hui. Et que Mr Gratien Jouve négociant en soies à Valence devient propriétaire à Noirols, moulinage qui a totalement disparu.
Suite et fin (ouf direz-vous !) dans un prochain post.
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyDim 28 Juin - 7:39

C'est très technique en effet ,mais enrichissant.J'arrive presqu'a comprendre le fonctionnement du tissage......
Tu devrais écrire un bouquin sur Dornas;tu aurais surement du succès,faute de faire fortune.
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyDim 28 Juin - 17:27

et si on parlait de l'usine du Salin ? Fil_de10

et si on parlait de l'usine du Salin ? Mzotie10

Les schémas sont plus parlants que mes explications.
Les fils de chaîne sont fixes par rapport au fil de trame, mais il va de soi qu'ils se déroulent de l'arrière du métier à tisser vers l'avant au fur et à mesure que la pièce de tissu s’exécute et s'enroule sur un cylindre (ou ensouple).

Ce sera tout pour le tissage (qui n'a jamais existé à Dornas), on trouve sur internet quantité d'informations à ce sujet.

Le moulinage est déjà suffisamment technique !!

Un livre sur Dornas..........? study
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyLun 29 Juin - 17:24

ah oui un livre sur Dornas, histoire et autres serait ô combien intéressant , jean claude Courtial et Michel Guigon pourraient bien sûr participer, une grande idée vient d'être lancée je crois bien cheers cheers cheers cheers study study study study flower flower flower flower
très interessant ce moulinage recele plein de surprirses! hâte de savoir la fin ...

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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyMar 30 Juin - 22:30

L’affermage du Salin se poursuit donc.
Parmi les fermiers on peut citer Mr Auguste Martaresche qui fit un long bail au Salin. Né à Aubenas le 3 octobre 1843 d’un père moulinier. Il est cité aussi moulinier à Antraigues lors de son mariage le 22 mai 1857 avec Séraphie Baratier du même lieu ; et négociant en soies au « Raccourcit » même commune lors de la naissance de leur fille Augustine le 12 octobre 1869. Le recensement de population de 1881 l’indique moulinier à Dornas où il restera jusqu’à son décès le 26 mars 1912.
Sur l’acte de mariage de sa fille le 10 janvier 1891 à Dornas on remarque que les témoins sont tous mouliniers (Léopold Ladreyt, Octave Faure, Jean Chabanas) ; cela se retrouve aussi dans d’autres actes, les mouliniers formant alors une sorte de corporation et partageant leurs événements familiaux.
En 1921 Mr Joseph Laurent devient propriétaire du Salin (ainsi que du moulinage de La Chèze). Il est industriel à La Sône en Isère et possède aussi une usine textile à Auberives en Royans. Il n’y aura alors plus d’affermage les contremaîtres successifs étant employés par Mr Laurent. En 1928 il fait une demande de rehaussement de 1,20m du barrage qui sert à l’amené d’eau à l’usine et à dériver de la Dorne un débit maximum de 100 litres seconde. En 1931 un nouveau bâtiment industriel est construit sur le site. La fille de Mr Laurent, Marie-Thérèse, épousera Mr René Montazel et en 1938 les usines sont à ce nom. Le moulinage restera dans cette famille jusqu’à sa fermeture vers 1993/1995.
Comme déjà indiqué je crois, le moulinage du Salin fut le seul à s’orienter vers la « soie artificielle » ou « rayonne », ce qui lui permit de se maintenir, tous les autres fermèrent dans les années cinquante.
Le journal « Les Echos » de mai 1995 indique que Billion et Cie (groupe textile lyonnais) prend le contrôle de la société iséroise Laurent Montazel d’Auberives en Royans, particulièrement spécialisée dans la viscose, fils moulinés synthétiques à destination de la maille et du tissage de soieries. Le moulinage du Salin était alors un établissement secondaire de la Sté Laurent Montazel.
Il semble que ce soit là un peu indirectement la fin de l’aventure industrielle de Dornas, l’ensemble du Salin à l’arrêt devenant vers la même époque la propriété privée de son dernier contremaître.
Ainsi s’achève ce tour d’horizon historique du Salin, des joies, des peines, des rires, des larmes, des drames, tout ce qui fait la vie humaine. Bien des choses restent sans doute à découvrir, d’autres ont disparu à jamais.
Peut-être qu’un peu rêveur en passant près de ce site, vous entendrez les rires et bavardages des jeunes ouvrières et lancerez un mauvais regard aux « matous » rôdeurs si justement décrits par Bernard.
Peut-être apercevrez-vous Vincent Bouchon ? !!
S’il reste quelque chose de cette aventure humaine autant que ce soit un peu de poésie.
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Bernard
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyMer 1 Juil - 7:11

Superbe document que tu nous offres là.
Tu as dû y passer beaucoup de temps,récupérer les informations,les mettre en forme,et au final nous intéresser,voir même nous passionner.
Merci Efge.
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyVen 3 Juil - 18:00

je rejoins Bernard pour te feliciter et te remercier, ce document que tu nous à livré la etait passionnant et fourmillant d'informations. quelle bonne idée j'ai eut de lancer ce sujet cheers

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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyJeu 23 Juil - 22:22

Pour revivre un peu l'histoire de la soie et de nos moulinages, deux adresses musée qui nous ramènent dans ces époques:

"Ver à soie musée magnanerie" à Lagorce (près de Vallon) ; l'histoire de la sériciculture présentée par un élevage de vers à soie dans une ancienne magnanerie.
Pour une journée bien remplie dans ce coin, à voir aussi à proximité le village médiéval de Rochecolombe , la cascade de la Sompe, la vallée sauvage de l'Ibie et le "trou de la Lune", la dent de Rez, les domaines Vigne et Vigier producteurs d'excellents vins d'Ardèche à l'entrée de la vallée de l'Ibie !! (et bon restaurant à Lagorce !) et plein d'autres choses ....
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"L'écomusée du moulinage" à pont de Veyrières, commune de Chirols près de Pont de Labeaume. Route de Montpezat en bordure de la rivière La Fontaulière. A voir à proximité le château de Ventadour, le village chargé d'histoire de Meyras. Et plein d'autres choses aussi....
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Deux idées de sortie journée en cette période de vacances.

Attention en raison du covid réservation conseillée: voir les sites internet.
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MessageSujet: Re: et si on parlait de l'usine du Salin ?   et si on parlait de l'usine du Salin ? EmptyJeu 23 Juil - 23:46

merci pour ces idées de sorties Efge ; pour ma part je vais faire découvrir la merveilleuse grotte de l'aven d'orgnac à ma compagne et sa fille lors de mon séjour d'aout sunny

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