11 novembre 1918

Les cérémonies de commémoration seront cette année bien limitées, avec la situation sanitaire que l'on connait.

Pour souvenir de ceux qui sont tombés aux combats comme de ceux qui en ont réchappés après tant de souffrances,
une délibération assez inattendue pour un conseil municipal reflète la situation dramatique:
(extraits) "Le 4 novembre 1917 le conseil municipal de la commune de Dornas a décidé à l'unanimité à adresser à l'administration
militaire la requête suivante ... Mr Léon Chabanis curé de Dornas mobilisé depuis le 19 mars 1915 devient de plus en plus indispensable ...
pour assurer le culte religieux dans cette importante paroisse foncièrement religieuse, isolée et insuffisamment desservie ...
pour relever le moral de la population déprimée par la durée de la guerre et surtout par les pertes nombreuses subies (près de 50 victimes)...
le CM a décidé de demander un sursis d'une année pour le compte de Mr Chabanis Léon et il est fermement convaincu que Mr l'inspecteur des sursis
voudra bien donner satisfaction à une population singulièrement éprouvée par l'effroyable guerre et aussi par une épidémie récente ... "

Beaucoup de détresse, de désarroi, de tristesse, de lassitude ... de résignation (le CM croit-il vraiment à une suite favorable à sa demande ?)

Le curé Chabanis, qui était affecté à la 15éme section d'infirmiers, fut réformé le 6 décembre 1917 par la commission de réforme d'Avignon ... mais en raison de graves problèmes pulmonaires.
Né en 1871 à Sainte Eulalie, il fut vicaire de Dornas (1897-1902) puis curé de Dornas (1904-1923), il est à l'origine de la construction du patronage, il était très estimé par toute la population.

Merci Efge pour ce compte rendu sur un épisode de la vie à Dornas.C'est toujours très intéressant.Cependant je me pose une question:Comment peut-on demander un sursis pour une personne mobilisée pour un temps indéterminé?Ne serait se pas plutôt une démobilisation pure et simple?
Cette requête n'avait que peu de chance d'aboutir,mais qui ne tente rien n'a rien

La demande du CM se montre prudente et mesurée, en demandant un sursis d'un an il espère peut-être obtenir quelques mois, il ménage aussi l'autorité militaire qui garde le contrôle du sursitaire qu'elle peut rappeler à tout moment.  
Demander une démobilisation serait tout à fait déplacé dans cette période où l'effort de guerre est maximal.  

Les ecclésiastiques étaient affectés aux services auxiliaires (brancardiers, infirmiers ...) ; en soutien aux personnels de santé.
Leur rôle de soignant, mais aussi d'accompagnateur des vivants, des mourants et des morts fut reconnu par les "poilus" et par les autorités militaires et gouvernementales.
Toutefois des mouvements anticléricaux parfois très véhéments demandèrent (en 1917 notamment) qu'ils soient affectés aux unités de combats dans une volonté d'égalité républicaine,
visant surtout ceux qui étaient affectés en hôpitaux militaires. Le journal anticlérical "La Lanterne" titrait notamment "Les curés sac au dos !"

La sérénité l'emporta toutefois et les règlements interalliés avec notamment l'entrée en guerre des Etats-Unis laissèrent de côté ces querelles franco-françaises.

En somme c'est une mise en disponibilité d'un an qui était demandée pour ce curé.C'est malheureusement la maladie qui l'a éloigné des zones de combat.C'était peut-être un bon compromis qui ne disait pas son nom.(Ceci n'est qu'une idée toute personnelle qui me vient à l'instant)
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merci pour ces faits qui sont une partie historique très intéressante de Dornas, la réputation du curé Chabanis n'est plus à faire, il etait comme tu le dit si bien, tenue en haute estime au village. Hélas ceux qui l'ont connu et cotoyé nous ont quitté depuis déjà plusieurs dizaines d'années quel dommage d'avoir perdu des anciens au savoir inestimable...
j'ai appris qu'à Dornas le virus circule également, les gens sortent avec le masque dans les rues du village. Prenez bien soin de vous, le cauchemar covid sera bientôt qu'un affreux et lointain souvenir !!!

Le curé Chabanis fit éditer pendant quelques années (1909 à 1912 environ) un bulletin paroissial qui, avec l'actualité de la paroisse, présentait régulièrement des notes historiques de Dornas; certainement les premières publications historiques de Dornas diffusées dans les foyers. Albin Mazon était passé à la fin du XIXème mais ses écrits furent plus confidentiels.